![]() ![]() Je mettrai en évidence le recouvrement d’une mémoire culturelle comme étant indissociable de la rencontre avec l’Autre et de l’imprévisible des relations qui se tissent lors de l’excursion. Je m’appuierai sur la poétique de l’errance glissantienne 2 qui contrebalance une pensée fixiste de l’identité afin de montrer que le processus mémoriel est inattendu et ne suit pas de trajectoire précise. ![]() ![]() L’excursion est enfin textuelle : elle participe de la restauration d’une mémoire perdue tandis que les digressions et les analepses viennent dévier la trajectoire du récit. L’excursion spatiale s’accompagne d’une excursion mémorielle, tandis qu’Avey erre dans les tréfonds de la mémoire culturelle des esclaves venus d’Afrique. Cet article montre qu’en ex-cursion (en déviant du parcours prévu par la croisière), le personnage quitte alors son statisme identitaire lorsque la mémoire sous-jacente de ses origines africaines et caribéennes resurgit. La protagoniste, Avey Johnson, quitte un bateau de croisière américain dans les Caraïbes pour se retrouver par accident sur l’île de Cariacou où se déroulent des rituels de commémoration des racines culturelles africaines de la Caraïbe. Le processus de recouvrement de la mémoire culturelle et identitaire y est présenté comme sinueux et inattendu. Cet article montre comment le roman de Marshall, Praisesong for the Widow, s’inscrit dans une poétique de l’excursion et de l’errance. ![]()
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